Lors de notre voyage à Iqaluit en septembre, nous avons eu le privilège de rencontrer Lael Kronick, qui lutte ardemment contre l’insécurité alimentaire, encourage les bons choix alimentaires et soutient les initiatives et la solidarité des élèves.
En tant qu’enseignante en études alimentaires à l’école secondaire Inuksuk, Lael Kronick est bien au fait des importants problèmes d’insécurité alimentaire auxquels est confronté le Nunavut, où 60% des enfants vivent dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire. Elle a notamment remarqué que beaucoup de ses élèves n’avaient pas de repas en raison du coût élevé de la nourriture. En novembre 2017, Lael et ses élèves ont lancé un programme de repas chauds, santé et gratuits. Le programme, en grande partie géré par les élèves eux-mêmes, met un accent particulier sur l’utilisation d’aliments locaux et traditionnels.
Une journée sur deux, le groupe sert des repas gratuits préparés par les élèves de Lael et servis par des étudiants volontaires, employés à temps partiels et enseignants. Même le directeur, M. Jay Thomas, revêt à l’occasion son tablier pour servir des repas chauds aux élèves de son école ! Pour lui, l’heure du dîner est une période qu’il apprécie beaucoup puisqu’il peut échanger avec les étudiants en dehors de son rôle traditionnel.
En outre, la plupart des ingrédients utilisés dans les salades sont cultivés directement dans les six tours hydroponiques adjacentes à la cafétéria. On y récolte un grand éventail de verdures saines telles que la laitue, le chou frisé, les épinards et le bok choy. Ainsi, les étudiants aident non seulement à la cuisine et au nettoyage après les repas, mais s’occupent aussi de prendre soin et de récolter les aliments dans ce jardin local. La section scientifique de l’école contribue également au programme en s’occupant de poules pondeuses dont les œufs ajoutent une excellente source de protéine aux repas. Le programme est un succès incontestable, servant environ 150 repas par jour tout en offrant une formation et des compétences pratiques aux étudiants.
Financé par le gouvernement du Nunavut et Loblaws par l’entremise d’organisations comme la Coalition pour la sécurité alimentaire du Nunavut, le lancement du programme a nécessité environ 50 000 $ CAD. Lael espère maintenant pouvoir lever davantage de fonds pour maintenir et développer le programme.
Grâce à ce programme, les élèves ont l’occasion d’en apprendre davantage sur l’insécurité et la souveraineté alimentaire, tout en offrant aux plus démunis de quoi se mettre sous la dent. Ils évitent ainsi tout forme de stigmatisation envers ceux qui ne peuvent normalement se permettre de se payer un repas. L’école évaluera l’impact du programme sur l’assiduité aux cours, mais Lael affirme qu’elle commence déjà à remarquer une différence dans les présences et l’attention de ses élèves en classe, ainsi que plus d’interaction entre les étudiants sur l’heure du midi.